Saulxures-sur-Moselotte – Malgré la liquidation, le patron veut absolument relancer Inrest Fiber

Ambiance tendue ce lundi matin devant l’usine de la Médelle spécialisée dans le recyclage de fibres polyester pour les besoins des couettes et oreillers. Suite à la liquidation de l’entreprise Inrest Fiber depuis le 28 septembre 2021, le patron, Khaled Alqadmi, et son avocat, Maître Maher Nemer, ont tenu à rencontrer les anciens salariés.

Depuis la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce d’Epinal le 28 septembre 2021, les 28 salariés sont en cours de licenciement. Une dizaine d’entre eux ont répondu à l’invitation du patron et de son avocat.

Des échanges, parfois tendus, se sont installés entre les deux parties. Les anciens salariés reprochent non seulement les conditions de travail, la dalle du premier étage présente plusieurs trous et l’installation électrique est défectueuse, mais également le fait que l’investisseur marocain n’a pas répondu aux injonctions du tribunal de commerce.

Mardi 14 septembre 2021, les juges avaient accordé un délai de dix jours, jusqu’au 24 septembre 2021, à Khaled Alqadmi, pour injecter 460.000  euros dans son affaire, c’est-à-dire l’équivalent de trois mois de fonctionnement. Ce qu’il n’a pas fait en temps et en heure.

Une version que conteste Khaled Alqadmi. Il a décidé de faire appel par l’intermédiaire de son avocat parisien.

Maître Maher Nemer, le patron Khaled Alqadmi et le directeur Fares Ben Mlik.

« Le jugement n’est pas définitif. Le 18 novembre 2021, une audience est programmée devant la cour d’appel de Nancy pour fixer le calendrier de la procédure. Par la suite, le dossier sera plaidé au fond. Nous avons bon espoir que cette usine va redémarrer.Il faut que ça reprenne sinon c’est l’ensemble des activités du groupe de Monsieur Alqadmi qui est impacté par cet arrêt » avance l’avocat.

Selon Maître Nemer, deux éléments plaident en  faveur de son client : « d’une part, il y a une violation de la loi. Les droits de la défense ont été bafoués dans la mesure où il n’y avait pas interprète à l’audience. D’autre part; on a réglé la police d’assurance et nous n’avons pas déclaré de cessation de paiement. On nous reproche 650.000 euros de dettes mais il n’y a pas de créances ». Une chose est sûre , la procédure en appel risque de durer plusieurs mois.

Une dizaine d’anciens salariés ont répondu à l’invitation.

« De l’or bleu rentable ».

L’avocat pointe également l’attitude du personnel. « Les salariés ne se rendent pas compte de la valeur de l’usine. Nous avons une logique économique à long terme » souligne Maître Maher Nemer. « C’est de l’or bleu rentable avec une capacité de production maximale de 800 tonnes. Or, à peine 300 tonnes étaient sorties par mois ».

Pas vraiment de cet avis, les anciens salariés présents étaient plutôt sceptiques sur les chances de la reprise de l’entreprise. Ces salariés précisent que « c’est faute de suffisamment de matière première que l’usine tournait au ralenti. La direction n’avait pas les moyens d’en acheter, c’est la raison principale de l’échec d’Inrest Fiber ».

Certains de ces salariés ont connu les vicissitudes de l’usine de la Médelle depuis sa reconversion en recyclage de fibres en 2015 et subi les liquidations successives de  Fibers, Carora Fibres et donc Inrest Fiber. Trop, c’est trop.

David Jeangeorges.