Ventron – Le Musée du textile en période de Covid

Entre la découverte et l’utilisation de nouveaux locaux construits en 2019, porteurs de l’espoir d’une fréquentation plus élevée et la crise du COVID en 2020, les bénévoles de l’association du musée textile de Ventron ont dû s’adapter. Grâce a leur disponibilité et leur assiduité dans cette période trouble, le musée présente à l’aube de 2022 une situation financière saine, la situation du personnel est préservée par les aides diverses obtenues par la présidente, auprès des différents services de l’Etat.

En ce sens, l’association du musée apparaît dans le paysage véternat comme hors normes, puisque les bénévoles sont davantage les membres actifs d’une entreprise qui fait fonctionner un établissement public plutôt que des membres d’une association qui se rencontrent pour partager un plaisir commun comme le sport, la musique, la pêche, la chasse ….

Il est à souligner que l’activité a été maintenue dans la période Covid autant que les autorisations d’ouverture le permettaient (fermeture du 14/03/2020 au 05/06/2020 et du 15/12/2020 au 19/05/2021).

Chacun des membres de l’association du musée a un rôle, une fonction, depuis la présidente au plus modeste des membres, chacun accomplit une part plus ou moins grande du travail nécessaire au fonctionnement de la « machine » musée. Cela va de la participation aux journées d’entretien, à la manutention des sacs de pellets indispensables au fonctionnement du chauffage aux tâches plus nobles telles l’animation des visites en renfort des salariés, les animations des journées d’autrefois, les missions de communication et de représentation avec la présence hebdomadaire de membres aux pots d’accueil des communes qui en animent encore : La Bresse, Cornimont, Le Ménil, les balades tissées avec le public ou les déplacements à l’extérieur, sur des salons : récemment sur le marché de Noël d’Ottmarsheim avec les musées de la région Grand Est, et un partenariat avec Vosges terre textile.

Le musée est présent dans les médias : Arte, France 3, Vosges télévision…

Pendant le Covid, la fabrication, par le réseau des bénévoles, de 7.800 masques, n’est pas passée inaperçue.

L’équipe de direction du musée a remis avec succès à la mode le goût du tissage chez les plus jeunes à partir de petits métiers à tisser en bois qu’on ne trouvait plus à acquérir que sur le « boncoin » au compte goutte . Qu’à cela ne tienne ! Toute l’équipe, directeur – bénévole – en tête, a creusé ses méninges et retroussé ses manches pour satisfaire ce besoin : le musée textile avec ses bénévoles fabrique des petits métiers à tisser que l’on peut acquérir sur place au prix de 69 € après avoir appris à tisser en famille (plus de 250 vendus depuis 2015).

Le musée exporte cet apprentissage dans les écoles des communes voisines dans le cadre du CTEA : le travail de Marie, l’animatrice salariée du Musée, auprès des 125 enfants représentant 6 classes des communes voisines auxquelles s’ajoutent les visites guidées et les expositions, ne bénéficie pas d’une mise en valeur qui mettrait en lumière cette action financée par la Communauté de Communes des Hautes-Vosges à hauteur de 3.900 €.

Cette période particulière a pu être traversée grâce aux aides financières versées par les instances de l’État, mais ce versement n’est pas automatique et demande de la part de la présidente, un travail et un suivi permanent : les aides reçues pour le chômage partiel depuis le 1er janvier ont permis de couvrir une partie des salaires et charges de 2021 qui s’élèvent à environ 33.000 €. En ce qui concerne le fonds de solidarité, l’association déplore l’absence de communication officielle autour de ce dispositif (seulement 30 % des associations concernées ont fait une demande). Cette aide est calculée en fonction de la perte du chiffre d’affaire, elle a ainsi permis au musée textile de Ventron de ne pas faire appel à la subvention communale de 20.000 € budgétisée chaque année, jamais utilisée, pour une aide éventuelle, notamment le paiement des salaires en cas de difficultés. Seule une subvention de 210 € a été allouée par la commune au titre des manifestations effectuées en 2020.

Toutes ces activités cumulées permettent à l’association de présenter, un bilan financier positif entre : recettes boutique + entrées / dépenses de fonctionnement : salaires des 3 salariés + chauffage + EDF+ assurance+ frais d’exploitation + entretien courant.

Toutes les décisions sont prises en bureau composé de la présidente, du directeur, de deux vice-présidents, du trésorier et du secrétaire. Parmi ces membres siègent deux anciens maires de Ventron.

Un peu d’histoire

  • 1990 : ouverture du musée avec une première association de gestion titulaire d’un bail emphytéotique d’une durée de 30 ans qui faisait reposer sur elle toutes les charges de fonctionnement et d’investissement. Cette association était propriétaires des collections.
  • En 2005, l’association vieillissante n’a pu renouveler et rajeunir ses membres et pressent de grosses difficultés financières à venir compte tenu des charges afférentes aux conditions de mise à disposition par la commune (bail emphytéotique), elle jette l’éponge. Le musée est fermé plusieurs mois.
  • La municipalité de l’époque, présidée par Jacques Lambert, confie dans l’urgence l’exploitation du musée à une association véternate : tourisme et savoir-faire présidée par Catherine Comoli. La nouvelle association propose que l’ensemble des collections devienne propriété de la commune de Ventron à part entière. Ce qui fut fait et acté.
  • Depuis cette date, cette association est devenue en 2012 l’association de gestion du musée textile, elle assure cette mission d’exploitation du musée avec un nombre d’environ 25 bénévoles et aujourd’hui 3 emplois en CDI. La convention de mise à disposition des locaux, signée avec la commune en 2012, prévoit que la charge liée au bâtiment revient à la commune. L’association ne supporte que les frais liés au fonctionnement du musée.