Vélo à Remiremont : le baromètre des villes cyclables livre un piètre verdict

Remiremont figure pour la 1ère fois au classement du baromètre des villes cyclables. Avec un climat jugé « défavorable«  à la pratique du vélo et seulement 11% des répondants qui estiment que la situation s’est améliorée depuis 2019, le constat est sévère pour la municipalité et les marges de progression importantes en matière de confort et sécurité.

Une bien pâle prestation pour sa 1ère figuration au baromètre des villes cyclables

La ville de Remiremont fait cette année son apparition dans le classement du baromètre des villes cyclables et les résultats, pour cette première, sont assez décevants. Avec un climat cyclable jugé « défavorable » à la pratique du vélo et des résultats inférieurs à la moyenne de sa catégorie pour 23 des 28 questions de l’enquête, le verdict est sévère. Le commentaire d’une répondante résume bien la situation : « peu de stationnement de vélo en plein centreville, quelques pistes cyclables aux extérieurs de la ville, trafic trop important en ville pour circuler en sécurité. Très dangereux avec desenfants, je ne circule jamais à vélo avec eux dans ma commune. »

Une politique cyclable communale aux abonnés absents pour les répondants

Si la commune sort du lot des « Petites villes » quand il s’agit de trouver un magasin ou un atelier de réparation de vélo et que les conflits entre piétons et cyclistes sont plutôt rares, les bons points s’arrêtent là. Côté points faibles, on relèvera notamment la problématique de la sécurité pour la circulation des enfants et personnes âgées à vélo et l’inconfort unanime devant l’impossibilité de prendre à doublesens les nombreuses rues à sens unique du centre (disposition pourtant présente
dans le code de la route depuis 2008). Le véritable maillon faible concerne toutefois les « efforts de la commune » où, avec à peine plus de 2 sur 6 sur cette thématique, le désaveu est cinglant : efforts quasinuls, absence de communication en faveur du vélo et piètre écoute des besoins des usagers…

Contributions citoyennes : des pointsnoirs et de forts besoins en stationnement

L’enquête donnait la possibilité aux répondants d’indiquer sur une carte les sites à améliorer en priorité, les points de progrès et les besoins en stationnements vélo (contributions visualisables ici).

L’analyse des contributions permet didentifier précisément les actions à entreprendre. Côté aménagements, le rondpoint de l’Octroi et le boulevard Thiers constituent les principales difficultés romarimontaines auxquelles il faut ajouter les accès à Remiremont depuis St Nabord (traversée de la 2×2 voies) et St Etienne (route menant du Leclerc à lEcoquartier) qui se révèlent être de véritables pointsnoirs. Quant aux stationnements vélo véritablement adaptés et sécurisés, les besoins
concernent en priorité la gare, la place de Lattre Tassigny, la rue Charles de Gaulle et l’écoquartier.

Agir sur l’offre de stationnement, la qualité et la continuité du réseau cyclable

Lorsque l’on demande aux répondants quels sont les critères les plus importants pour améliorer la pratique du vélo, la moitié d’entre eux citent la présence de stationnements adaptés et sécurisés pour les vélos (57,4%), l’entretien des pistes et bandes cyclables (55,6%) et la constitution d’un réseau cyclable complet et sans coupure (48,1%). Quant à la place de la voiture, une cohabitation semble possible à condition que la vitesse des véhicules motorisés en ville soit modérée (27,8%).

Baromètre des villes cyclables 2021

Mobilités Actives Vosges

http://www.assomav.fr

A propos du Baromètre des villes cyclables

Le Baromètre des villes cyclables est « l’indice de satisfaction des usagers du vélo en France ». Il s’agit d’une enquête bisannuelle réalisée par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (cf. infra) destinée à recueillir le ressenti et les attentes des cyclistes (et noncyclistes) afin d’améliorer les conditions de déplacement à vélo. Elle a recueilli 277 384 contributions en 2021 ce qui en fait la plus grand enquête citoyenne sur le vélo du monde.

Les résultats fournissent aux services techniques des collectivités et aux responsables politiques un retour d’information concret sur l’accueil de leur politique vélo par les usagers et des indications utiles pour les accompagner dans la prise de décision. Grâce à une évaluation globale et par thématique du système vélo, les collectivités de toutes tailles peuvent s’emparer du Baromètre des villes cyclables pour savoir si leur territoire favorise la pratique du vélo ou non et mettre en place des plans vélo adaptés : un outil précieux d’aide à la décision et à l’action !

Focus sur la méthodologie de l’enquête

L’enquête du Baromètre des villes cyclables 2021 était accessible en ligne sur le site http://www.barometre.parlonsvelo.fr du 14 septembre 2021 au 30 novembre 2021. Les personnes répondantes ont pu attribuer une note entre 1 (négatif) à 6 (positif) pour chacune des 26 questions, réparties en cinq thématiques.

Une note globale (moyenne à 3,5) a ensuite été calculée pour chaque commune à partir de la moyenne des cinq thématiques : ressenti général, sécurité, confort, efforts de la commune, stationnement et services vélo. En fonction de cette note globale, les villes ont été catégorisées sur une échelle de A+ à G allant de « climat vélo excellent » à « climat vélo très défavorable ».

Au total 1 625 communes de France métropolitaine et d’outremer bénéficient d’une note et figurent au présent classement (seules les communes ayant atteint un minimum de 50 réponses de cyclistes ont été classées). Elles sont regroupées en cinq catégories qui reposent sur une approche mêlant démographie et critères sociauxspatiaux : « Grandes villes », « Communes de banlieues », « Villes moyennes », « Petites villes » et « Bourgs et villages ».

A propos de Mobilités Actives Vosges :

Affiliée à la FUB, l’association Mobilités Actives Vosges, créée en 2020, a pour objectif de promouvoir les mobilités actives (vélo et marche), sur le département des Vosges, à travers des actions de sensibilisation (événements festifs), de formation (véloécole, remise en selle, programme Savoir Rouler A Vélo (SRAV)), d’accompagnement (appui aux collectivités) et de mobilisation (plaidoyer, mise en réseau des acteurs en charge des mobilités). Toutes ses actions s’inscrivent dans
le seul but de préserver l’environnement et améliorer le bienêtre pour tous.

A propos de la FUB :

À travers son réseau de plus de 470 associations locales réparties sur tout le territoire, la FUB, Fédération française des Usagers de la Bicyclette, agit depuis les dizaines d’années pour apporter des réponses concrètes aux préoccupations quotidiennes des cyclistes et pour promouvoir l’usage du vélo comme mode de déplacement quotidien. Elle œuvre ainsi pour une meilleure prise en compte des usagers cyclistes dans les politiques de transports, la réglementation, les aménagements et l’éducation. Elle prône la mise en place progressive d’un véritable système vélo.