Nous publions ci-dessous le nouveau courrier reçu de Roger Froissard à propos de la situation actuelle à la base de loisirs du lac de la Moselotte.
Nous avons appris que le directeur de la base de losirs, le chef cuisinier, la comptable ont démissionné de leurs fonctions. Le directeur invoque une incompatibilité professionnelle et aussi un manque de communication.
Dans sa réponse, la Mairie fait état de la constatation d’une dérive de certaines dépenses, la conduisant à réaliser un audit, afin d’identifier les causes de cette situation, avec l’objectif de corriger les anomalies, si elles sont avérées.
Un audit est une analyse menée par un ou plusieurs experts, avec un œil impartial et indépendant sur un aspect précis d’une entreprise. L’auditeur va évaluer, investiguer et contrôler des éléments précis. L’audit est un outil d’amélioration, bien plus qu’un outil de sanction, qui permet de détecter les points forts et les points faibles et de mesurer les efforts à faire pour parvenir à de meilleurs résultats. Il existe une grande variété d’audits pouvant être réalisés tant sur la question financière que sur des méthodes organisationnelles et modes de fonctionnement.
Les principaux indicateurs comptables sur le tableau de bord sont le seuil de rentabilité, la marge de manœuvre, le coût de revient, les ratios financiers, le besoin de fonds de roulement et la capacité d’autofinancement.
Les ratios financiers fournissent une indication sur la rentabilité, la structure des coûts, la productivité, la solvabilité, les liquidités, l’équilibre financier. En résumé, les ratios financiers fonctionnent à l’image de signaux d’alerte permettant de détecter rapidement et facilement des potentialités financières. Ils permettent également de mesurer la bonne santé financière de l’établissement et d’évaluer les perspectives de développement de l’activité.
La restitution d’un rapport d’audit doit s’entourer d’une bonne communication, dans un souci de vérité. Il aurait été souhaitable de réunir à huis clos, le conseil municipal et le conseil d’administration de la régie de la base de loisirs pour se faire expliciter les observations et recommandations contenues dans l’audit, puis ensuite tenir une conférence de presse, pour que les journalistes s’approprient avec objectivité le document de synthèse, avant de publier.
Pour rassurer l’opinion, qui n’est pas convaincue des explications données et afin de faire taire la rumeur qui s’installe, une réunion publique serait de circonstance, conformément à l’engagement de la nouvelle municipalité d’informer dans la transparence.
S’engouffrant dans une brèche, ouverte par la presse, faisant état de déficits, expliqués par une bataille de chiffres, des internautes remettent en cause la gratuité d’accès au site pour les Saulxurons.
Des chiffres pris isolément peuvent donner lieu à de nombreuses interprétations, tendancieuses. Il faut donc manier les données avec prudence, pour leur donner leur véritable signification.
Les investissements constituent un accroissement du patrimoine et génèrent de nouvelles dépenses de fonctionnement, d’où l’intérêt de disposer d’une étude d’impact de l’investissement sur le fonctionnement,
Si la commune a versé une subvention d’équilibre en 2020, c’est que l’on se trouvait dans une situation exceptionnelle, en raison de la crise sanitaire qui a paralysé l’activité de la base, avec pour conséquence, une réduction sensible des recettes du compte d’exploitation.
Le cabinet d’audit étudie également la faisabilité, la viabilité et la rentabilité d’un projet. On peut penser que les élus, en s’engageant dans un projet de centre aqua- ludique ont bien conscience de l’impact de leur décisions, après avoir pris connaissance de l’ensemble des données permettant de les guider dans leurs orientations.
Le conseil d’administration de la régie et les élus du conseil municipal devront jongler entre équité sociale, pression fiscale et soutenabilité économique. Si une culture économique de la tarification se développe, choisir entre redevance et fiscalisation posera un dilemme aux décideurs qui devront faire œuvre de pédagogie pour expliquer les rouages des finances publiques et aussi justifier la gratuité actuelle, le consentement à l’impôt étant de moins en moins accepté.
En faisant le choix de quitter leur poste les proches collaborateurs de Yoann Da Silva ont soit voulu marquer leur fidélité à leur mentor ou témoigner d’un environnement humain qui ne serait plus favorable pour travailler dans de bonnes conditions.
Il paraît évident, dans ce contexte, que toute l’organisation et le fonctionnement de la base de loisirs devra être repensé, en prenant en compte d’abord l’humain, sans quoi rien n’est possible.
Pour assurer la viabilité de la structure, il convient d’optimiser les équipements en maintenant les prestations existantes, avec la perspective d’une amélioration, pour garantir le niveau d’excellence atteint, qui a fait la renommée de la base de loisirs.
Les prestations : attractions sur le plan d’eau, banquets, séminaires, mariages contribuent largement au chiffre d’affaires de l’établissement.
Si l’on fait face à des périodes difficiles, la solution ne paraît pas être une réduction de la voilure, mais plutôt une dynamisation de l’existant, avec la perspective de trouver de nouveaux créneaux de développement de la base, pour améliorer sa viabilité et sa rentabilité.
Il faudra impulser un nouveau type de management pour créer les conditions d’une collaboration positive. Etre un bon manager, c’est incarner son rôle, c’est-à-dire être la personne qui fait le lien entre la stratégie de l’établissement et les individualités de chaque équipe.
L’image de la commune risque de se dégrader, au risque de porter atteinte aux nécessités d’une bonne communication pour assurer la promotion de la base de loisirs .
La communauté de communes des Hautes-Vosges a retrouvé la sérénité. Nous disposons d’un environnement favorable pour travailler sur des dossiers porteurs de projets.
Nous avons placé notre confiance dans une nouvelle équipe municipale, qui s’est inscrite dans la continuité de ses prédécesseurs, en s’appuyant sur un autre mode de gouvernance. Il ne faut pas briser cet élan, au risque de décevoir et d’en payer le prix fort le moment venu… Nous, les forces vives, restons disposés à accompagner en participant à ce challenge pour Saulxures .
La conjoncture politique, économique et sociale crée du désenchantement. Baisser les bras, se résigner, accepter la fatalité, ce serait casser une dynamique qui s’est crée dans notre village depuis quelques années, sous la houlette de Mmes Berranger et Stappiglia.
Des idées, des projets, des évènementiels de qualité et réussis sont une force d’attractivité pour la commune, à laquelle la base de loisirs a largement participé, grâce à son développement continu ..
Derrière l’image de la Commune, il y a la vie, avec un sentiment d’appartenance, pour défendre notre village, son histoire, son identité et en parler avec respect. Les dirigeants et responsables politiques qui sont conscients et capables de prendre la mesure de leur communication font partie des leaders qui savent répondre aux enjeux de leur territoire, dans le respect de leurs administrés .
Angel Alvarez, Marie-Thérèse Berranger, anciens maires, et Denise Stappiglia, maire honoraire, chacun avec leur personnalité et le style de management qui en découle, avaient bien compris qu’il ne s’agissait pas seulement de diriger pour diriger, mais de créer de la cohérence pour les enjeux stratégiques de développement de la Commune, en prenant appui sur notre potentiel touristique.
Nous devons penser et impulser un changement dans nos manières de voir, puis de faire pour envisager notre modèle “du vivre ensemble” à Saulxures.
La base de loisirs est notre joyau, fil rouge du développement harmonieux de Saulxures, avec ses équipements, ses services à la population de qualité, ses habitants ,ses commerces, artisans et entrepreneurs, associations, qui sont les forces vives sur lesquelles ont peut compter, pour avancer ensemble, dans la confiance au service de l’intérêt général, celui de notre commune.
A l’aube de la nouvelle année, serrons les boulons dans le bon sens, pour repartir d’un bon pied.
C’est notre crédibilité qui est concernée.
Roger FROISSARD.