Déclenché ce mercredi à 17 h, cet exercice faisait partie de la programmation annuelle de la sécurité civile. Il s’agissait d’un exercice type « Attentat – Tuerie de  masse »  qui a mobilisé près de 150 personnes, toutes forces confondues. Effectué comme en condition réelle, les habitants du faubourg de la Croisette avaient été préalablement invités par la mairie à rester confinés chez eux, sans toutefois connaître le motif précis. Circulation et stationnement également interdits sur cette voie depuis le matin. Et c’est à partir de 17 h 30 que le Préfet des Vosges a mis en place un poste central de commandement opérationnel (PCO) dans les bureaux de la police municipale. L’exercice s’est clôturé aux environs de 19 h. De très importants moyens et des équipes spécialisées ont été déployés . Détails…

C’est conformément à l’esprit de la loi de modernisation de la sécurité civile que ce type d’exercice organisé par la préfecture se fixe divers objectifs. Parmi ceux-ci, une politique d’entraînements variés et réalistes pour les différentes équipes intervenant ainsi dans des conditions très proches de la réalité. Et ce n’est pas innocemment que le lieu choisi (Champ de Mars) avait été retenu dans le cadre de cet exercice « Attentat ». Le scénario ainsi établi avait pour base une série de tirs par armes à feu par 3 à 4 individus au milieu d’une foule de spectateurs censés assister à un concert en plein air sur le parking du Palais des Congrès romarimontain.

Sur place, la patrouille de la Police Nationale est prise à parti elle aussi. Elle riposte aussitôt en abattant l’un des terroristes. Parmi les spectateurs, trois sont décédés et l’on recense plusieurs blessés graves. La préfecture engage alors le Plan ORSEC – NOVI. Le plan Novi est un plan d’urgence pour secourir un nombre important de victimes sur un même lieu. Il comprend une équipe de pompiers lourdement protégée pour intervenir.

Brigades et pelotons spécialisés sur place

Préalablement, les autorités sont informées que trois des présumés terroristes se sont réfugiés à l’intérieur du Palais des Congrès où ils retiennent plusieurs otages parmi les spectateurs. L’un des terroristes serait une femme et d’après certains témoignages, elle serait équipée d’une arme lourde. La BAC (Brigade Anti Criminalité ) arrive sur place en renfort, de même que le PSIG (Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie) et une équipe du RAID (Recherche Assistance Intervention Dissuasion) de Nancy est également appelée.

A deux reprises, le préfet Pierre Ory fait un point sur la situation auprès des médias présents. Au poste de commandement opérationnel, il attend également l’arrivée de Mme Le Substitut du Procureur de la République. A 18 h 30, les blessés sont rassemblés en contrebas du Champ de Mars. Ils sont recensés, identifiés et reçoivent les soins nécessaires des équipes spécialisées de sapeurs-pompiers. Un médecin du SMUR est également sur place et à l’entrée ouest du centre hospitalier, un Point Médical Avancé (PMA) a été installé.

Le quartier de la Croisette ainsi que le carrefour avec la rue Georges Lang et le faubourg du Val d’Ajol restent sous la surveillance des miliaires en armes du 1^er Régiment des Tirailleurs d’Epinal. Peu avant 19 h, le Préfet informe la presse du dernier bilan concernant les victimes civiles : 7 personnes décédées, 5 blessés en urgence absolue, 9 autres en urgence relative. Que chacun soit rassuré, ce n’était qu’un exercice de simulation, mais cette énumération ferait presque froid dans le dos. L’occasion pour Pierre Ory de faire sa conclusion : « on tire toujours profit d’un exercice effectué au plus proche de la réalité ».

Article participatif de Denis Philippe.

Photographies ; Jean-Claude Olczyk.