Nous publions ci dessous le courrier que nous adresse un lecteur, Roger Froissard, de Saulxures-sur-Moselottte.

« On a trop souvent tendance à comparer, parfois même à confondre le rôle d’un Elu et celui d’un Chef d’entreprise.

Manager une commune est une position qui diffère très sensiblement de celle d’un PDG d’une entreprise commerciale ou industrielle, nommé ou révoqué par ses actionnaires, lesquels ont pour principal objectif de faire rendre le maximum de jus à la société en s’accommodant des salariés et des lois qui les protègent…

Le Maire d’une commune, est à fois un chef d’entreprise qui produit du service public, lequel doit être de qualité,et cependant économe des deniers publics, mais aussi gérant d’une population qui est toute à la fois son client-administré et son patron électoral.

Le toujours plus qui est encore de mise dans les entreprises du domaine concurrentiel n’aura pas nécessairement de justification dans le cadre de l’administration civile d’une cité.

Comme un chef d’orchestre qui repère les imperfections de ses musiciens ,pendant que le morceau est joué, qui prend le temps de discuter pour comprendre ce qui ne va pas afin d’y remédier et qui sait se mettre à la place des auditeurs afin de savoir exactement ce que eux entendent du concert depuis leurs places respectives.

Il est en effet essentiel qu’aucun de ses concitoyens ne se trouve dans un angle mort de la vie sociale. Mais il sera aussi comme un bon médecin généraliste qui prend le temps d’ausculter son malade (le village) avant de poser un diagnostic, afin de ne pas soigner seulement les symptômes de surface mais bien les causes profondes de la maladie .

Il devra envisager des interactions entre les décisions (qu’il prend souvent de bonne foi pour un problème précis) et les conséquences des changements induits pour la vie des habitants et activités, au lieu ou s’appliqueront ces décisions ; Et cela aussi bien en termes d’équipements matériels, qu’en termes de lien social et d’environnement. Il doit être capable d’appréhender par lui même la situation locale avec lucidité. Il connait personnellement les problèmes et les aspirations de la population sans avoir besoin d’une ribambelle d’intermédiaires.

Un bon Maire n’est pas celui qui affiche de bons sentiments et de belles idées, mais celui qui est en mesure de faire le bon constat pour apporter les bonnes solutions. Le Maire idéal doit également montrer l’exemple sur le plan éthique et respecter des valeurs morales .On attend de lui qu’il soit avant tout honnête et qu’il fasse passer l’intérêt général de sa commune, avant son propre intérêt ou celui d’un clan .

Un Maire doit être capable de parler et de convaincre ses interlocuteurs.Mais ce qu’on lui demande surtout, c’est d’être sincère . Mensonge et duplicité sont des défauts rédhibitoires tuent la confiance. Le Maire idéal est encore celui qui sait gérer, c’est à dire faire des choix entre plusieurs options .

On juge un maire sur ses résultats et son bilan .Il est vrai qu’un bilan ne ment pas et qu’un maire sortant ayant un bon bilan a de grandes chances de l’emporter. Les habitants savent bien qu’à terme les contraintes du quotidien limitent les marges de manœuvre.

Les candidats qui annoncent qu’ils vont immédiatement améliorer le quotidien des gens avec leur programme sont perçus comme des démagogues.

C’est seulement à plus ou moins long terme que la politique peut avoir une influence décisive sur des sujets aussi essentiels que la qualité de vie, ou l’attractivité de la commune pour des activités porteuses d’emplois et de richesses.

Pour résumer un bon Maire doit avoir :

• le sens de l’écoute et du contact
• être lucide, honnête et intègre
• responsable, soucieux des deniers publics
• voir lien, fixer le cap, entrainer
• avoir de l’expérience, compétent
• ouvert, accessible à la contradiction, au débat, au dialogue
• travailleur, courageux.

Roger FROISSARD

Saulxures sur Moselotte.