Saint-Nabord – La renaissance de l’Arboretum valait bien une inauguration !

Elus et invités demeuraient accompagnés par les responsables territoriaux de l’ONF.

Fin 1999, bravant le froid, les enfants des écoles élémentaires accompagnés des élus de l’époque et de l’ONF plantaient les premiers arbres de l’Arboretum en marge du passage en l’an 2000. Suivait la mise en place d’environ 1.800 plants pour une quarantaine d’essences différentes. Outre l’idée botanique, l’Arboretum 2000 ne devait pas son nom au hasard, puisque une fois les arbres grandis, l’empreinte chiffrée constituait un magnifique clin d’oeil au nouveau millénaire. Les années passant, certains arbres n’ont pas résisté aux aléas climatiques et pas davantage à l’acidité du sol ou à l’invasion des fougères. Il était grand temps de remettre de l’ordre et la municipalité de Jean-Pierre Calmels a décidé d’agir. En quelques mois, le site s’est métamorphosé pour devenir un espace incontournable de Saint-Nabord et de ses alentours.

Un parcours incluant 40 pupitres pédagogiques tout au long d’un circuit fléché.

C’est avec toute la passion qui l’anime que Cédric Babel, adjoint à la forêt, a évoqué l’histoire de l’arboretum et son avenir. Et de dire notamment : «nous pouvons tirer les premiers enseignements de la mort de certaines essences. C’est pourquoi aujourd’hui il a été décidé de lui donner une nouvelle vocation en le réaménageant, de le soigner dorénavant en le fauchant 3 à 4 fois par l’intervention de nos services techniques ».

En route pour la découverte d’un environnement naturel situé loin des nuisances.

L’adjoint à la forêt a ensuite mis en avant les atouts du site avec « un magnifique carport (abri) et tables de pique-nique surplombant la plantation et prêt à accueillir familles et enfants. Un véritable espace de délassement ouvert aux promeneurs désireux de se retrouver dans un espace naturel loin de toutes nuisances, entouré de l’esprit mythique des arbres de la forêt.

Patrick Kugler et Gilles Oudot de l’Office National des Forêts ont ouvert la visite et donné de multiples explications.

Une vision sur les prochaines décennies

Cédric Babel a multiplié les arguments : « ici, nous étudions la forêt de demain, cet arboretum remplit pleinement sa fonction éducative et pédagogique en accueillant un large public, offrant ainsi à chacun la possibilité d’observer, de reconnaître et de comparer les différentes essences des plantes ligneuses ». Ici, près de 40 pupitres pédagogiques riches d’enseignements et d’anecdotes sont effectivement implantés le long d’un circuit fléché, dont 7 projettent l’évolution des essences les plus communes qui, d’ici 2050, seront victimes du dérèglement climatique. « Tout ceci dans l’unique but d’inviter le visiteur à la réflexion sur l’impact du réchauffement climatique » a souligné l’adjoint à la forêt.

Un lieu riche en enseignements et un véritable espace de délassement.

Puis l’élu évoqua l’aspect évolutif et expérimental avec l’installation au cours des prochains mois de nouveaux pupitres évoquant les mesures nécessaires afin de freiner l’appauvrissement des sols, ou encore sur la complexité de l’écosystème forestier, « un milieu vivant qui accueille et protège une faune et une flore très variée ». Et d’ajouter que dans le cadre expérimental, de nouvelles essences comme le chêne pubescent ou le pin Laricio de Corse constituent des projets de plantation.

Vue partielle sur un espace qui a retrouvé de véritables atouts pour une découverte en famille.

Un groupe de travail pour « bien vivre sa forêt »

En tant qu’adjoint à la forêt, Cédric Babel a véritablement démontré qu’il était dans son élément. Après avoir rappelé le travail réalisé depuis une année avec, en premier lieu, « une lutte incessante contre le scolyte de l’épicéa et maintenant une course contre la montre également contre le dépérissement du sapin pectiné », il évoqua la création d’un groupe de travail autour du thème « bien vivre sa forêt ». A l’étude, une zone de quiétude de près de 100 ha qui devrait voir le jour cet automne, la recherche d’une grande partie des parcelles non soumises au régime forestier afin de leur apporter tous les soins nécessaires en les joignant au régime forestier, mais encore un travail conséquent sur le plan de la relance forestière.

Vingt espèces de conifères et vingt et une autres concernant les feuillus sont recensées.

Et enfin, dès septembre prochain, la mise en place d’une application permettant à tous les amoureux passionnés de la forêt de cohabiter avec les chasseurs et les zones de chasse en temps réel. Cédric Babel n’a pas manqué de remercier chaleureusement Philippe Michel, technicien forestier de l’ONF, pour son aide précieuse dans la gestion du domaine forestier. « Il est une véritable force de propositions, un grand pédagogue et passionné » a traduit l’adjoint à la forêt.

Cédric Babel, adjoint à la forêt a détaillé les atouts de ce lieu expérimental.

Des enjeux primordiaux

Prochainement, l’arboretum qui se situe à quelques centaines de mètres du col menant vers Raon-aux-Bois fera l’objet d’un fléchage depuis les entrées nord et sud de la commune de Saint-Nabord. Gilles Oudot, responsable de l’unité territoriale ONF de Remiremont et Patrick Kubler, directeur de l’agence territoriale Vosges Montagne, ont tour à tour détaillé les enjeux primordiaux de la forêt de demain, tout en soulignant « la bonne démarche pédagogique de l’équipe municipale navoiriaude ».

Bienvenue à l’Arboretum, espace expérimental et pédagogique.

Quant à François Vannson, il n’a rien oublié de l’inauguration initiale de l’arboretum lors de sa création il y a 21 ans. Samedi matin, il a même retrouvé l’arbre planté qui lui était dédié (nous y reviendrons). Le président du Conseil Départemental a aussi tenu à rappeler que les Vosges s’inscrivent parmi les premiers départements forestiers au niveau national. « Une valeur dont il faut prendre soin » a t-il précisé, tout en insistant sur les dispositions prises au niveau départemental pour la qualité et la diversité des forêts, citant au passage la réflexion menée dans le cadre du nouveau Plan Ambitions Vosges 2027/2030 .

La forêt change, les enjeux actuels sont grands. L’arboretum de Saint-Nabord en constitue une formidable leçon !

Denis PHILIPPE.