C’est une cérémonie toute particulière qui a marqué, ce mardi en fin de matinée, la commémoration du 79ème anniversaire de l’appel du 18 juin. En effet, la municipalité conviait à marquer officiellement l’installation du monument aux morts place du 23 septembre 1944. Déplacé courant avril en raison des ouvrages d’aménagement du centre-bourg, le dit monument demeurait officiellement béni et inauguré à sa nouvelle place. Les autorités présentes ont pu aussi découvrir la grande fresque réalisée sur le mur fermant la dite place. Réalisée de part et d’autre du monument au morts, cette fresque traduit d’un côté le conflit de 1914-18, de l’autre celui de 1939-45.

C’est en présence de François Vannson, président du Conseil Départemental des Vosges, de Christophe Naegelen, député de la 3ème circonscription, que le maire André Jacquemin accueillait les différentes autorités miliaires et de sécurité-défense autour des porte-drapeaux, présidents et représentants d’associations patriotiques pour cette cérémonie revêtant un caractère exceptionnel. Une commémoration à laquelle étaient également conviés les jeunes enfants de l’école maternelle Fanny Salmon ainsi qu’une délégation d’élèves de l’école élémentaire.

Une commémoration placée sous la conduite du major Didier Petitjean, assumant les fonctions de chef de protocole. Ce dernier, réserviste au 1^er Régiment des Tirailleurs d’Epinal a ainsi dirigé la cérémonie. De ce 1^er Régiment spinalien, l’on notait aussi la présence remarquée de deux musiciens de la Nouba (musique du dit Régiment) habillés de la tenue de circonstance. Précisons que ces musiciens sont aussi des combattants qui participent aux opérations du Régiment.

Les enfants de la maternelle impliqués en souvenir de Fanny Salmon

Le major Didier Petitjean entama le récit de présentation du monument aux morts de la commune. A l’image des quelques 30.000 monuments qui ont été édifiés en France, il représente « l’hommage des vivants aux morts ». Le monument aux morts d’Eloyes est l’oeuvre d’un architecte romarimontain. Inauguré en juillet 1921 sur son emplacement initial (place de l’Église), son édification avait nécessité la somme de 25.000 francs. 184 noms y ont été gravés sur 6 colonnes (loyas morts pour la France lors du 1^er conflit mondial). S’y sont depuis ajoutés 33 morts lors des combats de 1939-45.

Ces 33 noms demeuraient cités par les enfants de l’école maternelle Fanny Salmon. Un nom par ailleurs inscrit en témoin sur le monument, en rappel de celui d’une institutrice ainsi nommée et morte en déportation. Afin d’en marquer le souvenir, chaque enfant de l’école maternelle vint ensuite déposer une fleur sur le monument. Avant de procéder à la bénédiction du jour, l’abbé Côme invitait à se souvenir de toutes les souffrances dont ont été victimes nos aïeux « pour que vive la France ». Puis il traduisait sa satisfaction de voir aujourd’hui ce monument prendre place en face du choeur de l’église, tout en ajoutant « il représente l’exemple de fraternité, de liberté et de paix ».

 

Une fois béni, le monument fut inauguré, le ruban tenu par deux enfants de l’école élémentaire tranché par Christophe Naegelen aux côtés de François Vannson et de André Jacquemin.

Dépôt de gerbes, Marseillaise et chant des Partisans

La commémoration de l’appel du 18 juin reprenait ensuite son cours avec la lecture du message du Général de Gaulle repris par une délégation d’enfants de l’école élémentaire. Suivait un double dépôt de gerbe, en premier lieu celui de la municipalité effectué par le maire André Jacquemin, avec à ses côtés François Vannson et Christophe Naegelen, Pierre Mathieu, président de la section locale des anciens combattants, du représentant de la Gendarmerie et d’un officier de l’Armée de Terre, délégation accompagnée en la circonstance par deux enfants. La seconde gerbe du Maquis du Haut-du-Bois fut notamment déposée par Christian Rocchi, président de l’amicale des Anciens FFI et des résistants, des représentants de la défense-sécurité (gendarmerie et sapeurs-pompiers), en présence là encore, de deux enfants.

La cérémonie s’achevait par le salut des différentes autorités aux porte-drapeaux et invités du jour, puis résonnaient La Marseillaise et le Chant des Partisans. Tous les participants à cette exceptionnelle commémoration étaient invités à se joindre devant le monument pour la photo souvenir.

Une fresque en souvenir de chacun des grands conflits

Réalisée au cours de ces derniers jours, une grande fresque a vu le jour sur le mur de fond de la place du 23 septembre 1944. Elle se trouve ainsi de part et d’autre du monument aux morts. A sa droite, elle représente le 1^er conflit mondial (1914-18), à gauche celui de 1939-45. Cette fresque est l’oeuvre de Sébastien Scherrier, graffeur bien connu dans le pays de Remiremont et notamment au sein de l’association R-Play que préside Mustapha Aït-Alla. C’est en présence de ce dernier et du député Christophe Naegelen que le graffeur Sébastien Scherrier nous a commenté son œuvre. A Eloyes, ce 18 juin 2019 avait plus d’une raison de s’inscrire comme un jour marquant !

Article participatif de Denis Philippe.