Jeudi 4 juillet 2019, Daniel Gremillet, Sénateur des Vosges, a interpellé le Gouvernement sur l’accord politique trouvé, vendredi dernier, entre l’Union européenne et les pays du Mercosur sur un vaste traité de libre-échange, lors de la séance de questions d’actualité au Gouvernement au Sénat.
Fustigeant la prudence soudaine déployée par l’Exécutif face à l’unanimité des voix s’élevant CONTRE le volet agricole de l’accord, le sénateur des Vosges a pointé du doigt l’inaction du Gouvernement.
« La réalité, c’est que s’il y a accord aujourd’hui, c’est qu’il y a eu un temps de négociations en amont et que la Commission européenne sortante a été mandatée par les Etats membres pour mener ces discussions. La réalité, c’est que la France a fait preuve de faiblesses et n’a pas su au bon moment imposer les lignes rouges que vous brandissez actuellement, alors que dans le même temps, vous imposiez des exigences sanitaires et environnementales supplémentaires à nos agriculteurs français avec la loi Egalim ! » a dénoncé Daniel Gremillet.
En substance, l’élu vosgien a rappelé que si cet accord apportait des perspectives stratégiques pour plusieurs secteurs économiques, il ne justifiait pas pour autant que l’on sacrifie les agriculteurs français et européens, et qu’on les expose à une concurrence proprement déloyale face à des conditions d’élevage et de production – pratiquées dans les pays du Mercorsur – aux antipodes des standards et des exigences imposés aux paysans français.
« Importer 99 000 tonnes de viandes bovines, 180 000 tonnes de volailles et 25 000 tonnes de viande de porc sans obliger les normes de production sud-américaines à rejoindre le niveau d’exigences des normes européennes et françaises, est un leurre et provoquera l’affaiblissement si ce n’est, la disparition, de filières agricoles entières. Et les mécanismes de sauvegarde mis en avant dans l’accord n’y changeront rien car ces outils ne fonctionnent déjà pas bien actuellement. Avec cet accord, on place en situation de grande fragilité nos agriculteurs et on trahit les consommateurs ».
« La vraie question à présent, c’est : est-ce que la France va exercer son droit de veto pour contrer la ratification de cet accord, et dans le cas inverse, quels sont les outils qu’elle va déployer pour redonner de la compétitivité aux éleveurs européens et français ? ».
« Le Président de la République a promis une Europe qui protège et a relayé, dans son discours de Rungis, à l’automne 2017, les craintes des éleveurs français. Il est grand temps de passer de la parole aux actes ! » a conclu Daniel Gremillet.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.