Vincent Mougenot s’est imposé pour la deuxième année d’affilée dans son fief de La Bresse en domptant in extremis les 176 mètres de la montée impossible. Pour 1 seconde 82 de mieux que l’Américain Logan Cipala, deuxième.
Pas moins de 62 intrépides se sont attaqués ce dimanche à la 29e montée impossible de La Bresse. Au fil des cinq manches à élimination successive et des 230 tentatives, le sommet perché à 176 mètres s’est incliné seulement quatre fois. Pour le reste, la pente, avec 140 % de déclivité dans ses derniers mètres, a rejeté les chevauchées des uns et des autres. Cette année, le show mécanique de l’été dans la région a mérité son appellation devant ses milliers de spectateurs. Mais leur patience était récompensée en toute fin de journée où deux hommes sont coup sur coup vaincu l’impossible.
Il fallait être là le matin pour apprécier la performance de Thomas Jolly à la faveur de la seconde manche. En 17 secondes 85, le jeune Bressaud était le premier à dompter le mur du col de Grosse-Pierre. Il s’installait en tête quasiment d’un bout à l’autre de l’épreuve. Dans la troisième manche, Vincent Mougenot, son ancien camarade de club, venait à bout de la pente mais il la franchissait à côté de la moto. Son chrono n’était pas comptabilisé. Il fallait attendre la cinquième et ultime manche afin de voir le même Vincent Mougenot réussir pour de bon la deuxième prouesse du jour. En 15 secondes 62, il effaçait le chrono de Thomas Jolly et prenait le commandement. Il ne devait plus le quitter même si, dans la foulée, l’Américain Logan Cipala, deuxième des X-Games, se hissait à son tour au sommet. En 17 secondes 44, loin du record de Vincent Mougenot.
Depuis 2010, le pilote originaire de Saint-Maurice-sur-Moselle, dans la vallée voisine où il a pris cette saison une licence au moto-club RN 66, a commencé à se frotter à la montée impossible. Il n’avait encore jamais réussi à faire la loi sur ses terres, à La Bresse, collectionnant les accessits. Jusqu’à l’an passé où sa persévérance était enfin récompensée. Il réussit cette année à récidiver et surtout à confirmer sa brillante saison 2018 qui l’a couronné du titre de champion de France.
“J’ai fini trois fois à la deuxième place ici” se rappelait le jeune homme de 26 ans. Sa ténacité a fini pour la seconde fois fois par payer mais il lui aura encore fallu s’en armer d’une bonne dose en ce dimanche longtemps peuplé d’échecs. “Dans la première manche, ma chaîne casse au départ. En deuxième manche, je reste coincé dans le dernier mur et lors de la troisième, la moto termine en haut mais sans moi”.
Avant l’ultime run, réservé aux vingt premiers du classement provisoire, Vincent Mougenot jouait son va-tout. “J’ai repéré les différentes traces, je sentais bien le coup et j’ai pris la bonne trajectoire. J’ai tout donné et cela m’a réussi” confiait le champion de France en titre. Son deuxième succès à La Bresse décuple sa motivation. ”J’espère bien remporter le championnat de France même si cette année, le nombre d’épreuves est réduit, ce qui limite le droit à l’erreur. Mais ce n’est pas pour me déplaire car je me suis mis à mon compte et je n’ai plus beaucoup de temps à consacrer à la moto”.
Logan Cipala n’aura donc pas réussi son rêve (américain) de faire la loi en France pour ses grands débuts dans les Vosges. Il doit se satisfaire de la deuxième place alors que Thomas Jolly, troisième, sauve au moins sa place sur le podium.
Si le Suisse Marcel Oeschlin, licencié au club alsacien du NMC Munster, se place une nouvelle fois à La Bresse en terminant quatrième, les Vosgiens imposent encore leur force collective à domicile. Ils placent sept de leurs gaillards dans les dix premiers !
Le moto-club RN 66 l’emporte également chez les féminines et réalise un doublé inédit avec le succès de Laura Pascolini. Septième du scratch à 171 mètres, elle a fait beaucoup d’envieux parmi ces messieurs. 55 d’entre eux terminent derrière la jeune femme !
David Jeangeorges.
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