La conférence organisée par les Collectifs ‘Nous voulons des coquelicots’ de la Moselotte et de Gérardmer a réuni près de 100 participants vendredi soir 21 février, au centre culturel de Remiremont.
Invité à présenter « les pesticides au Laos » le docteur Etienne Géhin, a fait un état détaillé de la situation des cultures et de la santé des Laotiens, avant et après usage des pesticides. Maurice Claudel a rappelé les actions du collectif Coquelicots. “Les SDHI trouvés dans les pesticides sont des fongicides qui bloquent le phénomène respiratoire des végétaux, mais aussi des vers de terres, des abeilles, etc, mais à ce jour l’ANSES n’a pas trouvé de raisons suffisantes pour interdire leur usage. Dans les semaines à venir nous allons dialoguer avec les élus et les exploitants agricoles, et réfléchir ‘à comment’ redonner de la vie au sol. Il faut mettre les bouchées doubles pour permettre aux jeunes agriculteurs de s’engager dans le bio. Il faut remettre les pendules à l’heure pour que chacun vive sainement. A nous citoyens de sortir les agriculteurs de cette machine, nous voulons que le vivant revienne à ce qu’il était. L’utilisation de pesticide a été de 24 % supplémentaire cette année. L’an dernier nous sommes ressortis remplis d’énergie et de convictions de la journée Nationale à laquelle nous participions. Si nous ne dénonçons pas les pesticides, c’est que nous les cautionnons ! Il y a des tas de personnes qui vont dans notre direction, quel que soit leur appartenance politique” a souligné le responsable avant de préciser qu’au niveau International des chercheurs s’étaient exprimés sur le sujet.
“Rustin et Nicolino qui ont écrit des choses vraies et inquiétantes sur le sujet n’ont pas été contredit, puisque c’est la vérité ! Nous, nous voulons des coquelicots et nous voulons des Paysans ! C’est compatible ! Rustin a été rejoint par 450 scientifiques, une action juridique a été mise en route pour la suppression des molécules SDHI. Je comprends les agriculteurs, mais il fait laisser le droit aux gens d’alerter la population pour ne pas être complices des conséquences de cette molécule. Nous allons apposer sur chaque affiche de campagne un auto collant, aucune affiche et aucun élu ne sera oublié, nous ne voulons pas attaquer ! nous voulons rappeler notre présence, notre souci pour un problème de santé publique !” a conclu Maurice Claudel. Rendez-vous est pris à Gérardmer pour une autre conférence le 6 mars prochain.
Etienne Géhin président de l’association « Amis du Laos » a présenté ce pays, et surtout l’avant et après utilisation des pesticides, à travers un diaporama qu’il a agrémenté de nombreux détails, tout en répondant aux questions posées. “Je suis observateur de la vie au Laos depuis de nombreuses années, 1996, et j’ai assisté à son évolution. La culture du riz demande beaucoup d’eau, non pas pour sa pousse mais pour supprimer les mauvaises herbes qui ne supportent pas d’être noyées. La culture demande beaucoup de main d’œuvre, 2 récoltes sont possibles dans le sud du pays, mais pas dans le Nord. Avant, tout s’auto régulait, les terres étaient brûlées après récoltes avant d’être mises en jachères pendant près de dix ans, ce qui leur permettaient de donner le même rendement. Les familles déménageaient régulièrement pour aller planter plus loin. Mais les Chinois sont arrivés sur le marché avec une grande demande de riz et de légumes, une demande de cultures parfaites, sans tache, qui demandait l’usage de pesticides. Il faut produire plus et plus vite, les terrains n’ont donc plus le temps de respirer, en moyenne deux ans et au plus 5, les pesticides sont un produit rémanent qui pénètrent dans les sols, et les cultures de riz ou de légumes qui suivent en sont imprégnées. La culture du riz sur pente est plus compliquée surtout lors des moissons….” a souligné Etienne Géhin avant de rappeler “attention le Marraquoï et l’Atrazine sont des produits très dangereux”.
Puis des informations ont été données sur le maïs rose, qui est coloré par les produits phytosanitaires « les ONG et le gouvernement se mobilisent pour une gestion durable des sols, et pour abandonner les pesticides…. »
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