Remiremont Judo au grand slam de Düsseldorf

C’est avec l’aide des bénévoles et l’investissement des entraîneurs du club Remiremont Judo, avec son président Clément Beaudinet, que le projet d’un voyage en Allemagne à Düsseldorf a pu voir le jour.

Des séances préparatoires regardées à la loupe par nos judokas

Dans la nuit du samedi 22 février dernier, les plus passionnés des judokas Romarimontains et Géromois ont pris la route pour assister à l’un des plus grands tournois mondiaux de judo à Düsseldorf. Le projet de déplacement initié par Clément Beaudinet, président de Remiremont Judo, voyait enfin le jour. C’est donc, dans une ambiance de feu et après 6h de route que, dès 9 heures du matin, les judokas Vosgiens pouvaient contempler l’échauffement des meilleurs athlètes mondiaux sur le tatami central, tels que le japonais Ono Shohei ou la française Manon Deketer. Des plus jeunes aux plus âgés, pas un seul du petit groupe Vosgiens ne voulait manquer une seconde de cette phase préparatoire dans laquelle chacun a pu constater que les meilleurs compétiteurs internationaux réalisaient, ni plus ni moins, les mêmes techniques qu’eux : répéter par centaines de fois leur mouvement préféré et se conditionner peu à peu pour les duels intenses qui allaient suivre ; mais avec tout de même une maîtrise technique et une vitesse d’exécution bien supérieure. Puis tout au long de la matinée et jusque dans le milieu de l’après-midi, ils encouragèrent particulièrement l’équipe de France représentée, ce jour-là, par Manon Deketer, Margaux Pinot ou encore Alpha Oumar Djalo et Guillaume Chaine pour les masculins.

Pour les entraîneurs romarimontains, l’intérêt du voyage est double.

Pour les entraîneurs de Remiremont Judo, Mikael Bussière, Stany Simon et Yann Robischung l’intérêt est double : « En premier lieu, il s’agit d’offrir à nos jeunes combattants l’occasion de voir du judo de haut niveau. La motivation par le modèle reste un moteur important. Et puis c’est l’opportunité de côtoyer ces champions de façon moins formelle, car en dehors des combats les judokas toutes nations confondues restent étonnamment très accessibles. Nos élèves ont pu directement aller les voir, discuter un peu et faire signer des autographes. Cette relation de proximité est assez spécifique au judo. Les plus grands sportifs sont assis dans les gradins à côté de vous lorsqu’ils ne combattent pas ou plus. C’est valable aussi pour les cadres entraîneurs qui se ʺnoientʺ dans le public pour analyser avec leur œil professionnel les performances de leurs athlètes respectifs ».

Ainsi, c’est avec Stéphane Traineau, champion du monde en 1991 et médaillé de bronze aux Jeux Olympiques, aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France, que Yann l’un des éducateurs de Remiremont a pu discuter. Traversant en quelques échanges simples les questions du renouvellement actuel de l’équipe de France, la passation des judokas d’une génération à une autre ou encore bien sûr la défaite de Teddy Riner au tournoi de Paris, 15 jours auparavant. Cette défaite, qui n’inquiète d’ailleurs pas ni Stéphane Traineau, ni Christophe Massina, s’étant joint à la discussion, lui aussi champion des années 90 et maintenant entraîneur des équipes de France.

Le second intérêt de ce type d’immersion au cœur du judo pour nos jeunes compétiteurs, selon Olivier Lina, l’un des coaches sportifs accompagnant, c’est aussi qu’ils mesurent mieux en direct la notion d’engagement et d’intensité dans le combat. Sans parler de la partie tactique. Ils se rendent compte ici, de la rigueur avec laquelle les meilleurs judokas se préparent et combattent. Yann Robischung de rajouter : « Nous y voyons un intérêt dans la création d’une dynamique de groupe qui sera réinvestie ensuite à l’entraînement, dans les phases difficiles, il faut leur donner l’envie de savoir ce qu’ils sont vraiment capables de produire comme efforts personnels ».

Au milieu des plus grands judokas du monde.

Le dimanche matin, l’équipe vosgienne revenait à nouveau dans ce temple du judo pour observer cette fois ci les affrontements sensationnels des catégories reines des poids lourds masculins et féminines… avec cette petite déception de ne pas pouvoir admirer le géant et mythique Teddy Riner. C’est donc, sur Cédric Olivar titulaire de l’équipe de France en moins de 100 kg ou Fanny Positive en féminine de moins de 78 kg que les encouragements se tournèrent. Nos jeunes judokas romarimontains, Rayen et son ami de club Aaron, les yeux écarquillés admirèrent une journée encore, le talent de ces combattants russes, japonais ou d’ailleurs qui semblent invulnérables et comme galvanisés par l’envie de combat.

Pour Stany Simon : « C’est également l’occasion de revoir des anciennes stars du judo mondial, devenues aujourd’hui les cadres entraîneurs, comme le japonais Kosei Inoue ou le français Larbi Benboudaoud, assis désormais sur la place de coach au bord du tatami. D’un point de vue enseignant, c’est aussi une source de motivation de les voir coacher donne envie de pousser nos jeunes vers leurs meilleures capacités. Tous ces champions viennent de clubs pépinières comme celui de Remiremont Judo. Notre travail est de pouvoir amener ceux qui le veulent dans cette voie afin qu’ils entrent ensuite dans des structures de formation comme les sections sportives ou les pôles espoirs ».

Un projet qui a failli ne pas aboutir !

Pour conclure, le président Clément Beaudinet rajoute : « Il s’agit d’une expérience positive en tout point, cela reste un véritable investissement sur l’avenir d’un groupe de jeunes compétiteurs et une bonne cohésion au sein de l’équipe de Remiremont Judo. Effectivement ce projet a bien failli ne pas voir le jour, par manque de participants. Pourtant, financé en partie par le club, au moyen des différentes « opérations fromages » menées durant toute la saison. Et c’est grâce à l’implication des bénévoles et entraîneurs que les adhérents du club ont réussi à partir en voyage ».