Saint-Amé – Coronavirus : le témoignage d’une infirmière libérale vosgienne

Elle s’appelle Emilie Collin. Agée de 37 ans, elle est mariée et maman de deux enfants de 9 et 12 ans. Contrairement à la plupart d’entre nous, Emilie n’est pas confinée car elle fait partie de ces héros que les vosgiennes et les vosgiens applaudissent chaque soir : elle est infirmièreElle explique à Vosges Mag son nouveau quotidien.  

“J’aime mon métier car j’aime le contact avec les patients, j’apprécie cet aspect relationnel mais aussi la diversité des soins que je dispense”, confie Emilie Collin. Infirmière depuis 2003, elle choisit dix ans plus tard d’exercer en milieu libéral aux côtés de trois autres collèguesMais depuis quelques semaines, la pandémie du COVID 19 bouleverse sa pratique professionnelleLa fatigue commence à se lire sur son visage, marqué par une coupure due au port ininterrompu des masques de protection.

Protéger et rassurer 

 “Le surcroît de travail lié au coronavirus a un impact avant tout psychologique avec un stress et une tension nerveuse accrus. Nous avons  réorganiser nos tournées pour protéger nos patients,” explique l’infirmière. Bien sûr les soins prodigués aux patients chroniques se poursuivent. Les chimiothérapies, les soins post-opératoires, les plaies ne peuvent pas attendre. “Actuellement une des infirmières de notre cabinet travaille spécifiquement au chevet des patients présentant une suspicion ou un diagnostic de COVID-19 afin de protéger nos autres patients.” Emilie Collin observe également une inquiétude grandissante chez ses patients “qui peut aller parfois jusqu’à une véritable angoisse, voire une décompensation psychologique dans certains cas !”. 

Et se préserver 

Du côté des soignants, le rythme déjà habituellement soutenu s’est accentué, et à cela s’ajoute une vie familiale elle aussi à réorganiser. “Ma propre fatigue n’est pas toujours facile à gérer mais je pense qu’il faut rester serein. Cette situation complexe peut durer et il faut tenir ! Il faut gérer l’école à la maison, mon mari m’aide beaucoup. “ C’est indispensable quand on sait que les journées de travail d’Emilie Collin et ses collègues du secteur de Saint-Amé commencent à 6h et ne s’achèvent pas avant 20h. “Je m’inquiète pour les patients, et je suis forcée de reconnaître que je m’inquiète aussi pour les miens”, confie-t-elle avec humilité.

Une belle émotion  

Les applaudissements à 20 h et autres petits gestes des citoyens vosgiens reconnaissants du dévouement sans faille du personnel soignant va droit au cœur d’Emilie Collin : “Je suis profondément touchée par cette belle solidarité dont ils nous font preuve ! Nous avons également bénéficié de nombreux dons de masques, charlottes, surchaussures, surblouses indispensables dans l’exercice de notre métier et j’en profite pour les remercier à mon tour de leur générosité ! “.

A noter que les stocks s’épuisant très rapidement, le cabinet infirmier de Saint-Amé recherche à nouveau du matériel pour les isolements, et en particulier des surblouses.

Source : conseil départemental des Vosges.