La reprise entre soulagement et boule au ventre…

Une grande partie de la population s’apprête en ce lundi à sortir de deux mois de confinement. Avec d’un côté un ouf de soulagement, mais de l’autre une petite boule au ventre. Un effet contrasté entre bonheur et inquiétude, car il ne faut jamais l’oublier : le Covid-19 circule toujours, bien que l’on ne cesse de nous répéter qu’après des semaines de quasi-paralysie du pays, il faut remettre un grand coup de collier pour éviter l’aggravation de la crise économique.

C’est entendu, mais face au besoin de reprendre une vie qui toutefois sera loin d’être celle d’avant, une règle primordiale s’impose, celle du respect des gestes barrières, mais pas que… C’est en effet un véritable casse-tête qui se profile en premier lieu pour de nombreux commerçants. Prenez l’exemple des magasins de vêtements où chaque produit essayé et non validé par l’acheteur devra être mis de côté afin d’être désinfecté avant de retrouver sa place en rayon.

Du côté des salons de coiffure où l’effervescence est plus que promise pour les rendez-vous, le personnel va devoir tenir compte de consignes particulièrement strictes, tant au niveau du cuir-chevelu des client(e)s que du matériel utilisé. Tout un ensemble auquel vont s’ajouter les indispensables protections individuelles.

Dans les entreprises, les mesures seront tout autant drastiques, ce qui va imposer une réadaptation au gré des postes de travail. Quant aux écoles, l’on sait que la reprise va se faire au cas par cas, sans précipitation et parfois avec certaines réticences. Partout, la reprise s’annonce en pointant un jour nouveau, entre soulagement et boule au ventre.

Et pour les personnels en déplacements, s’ajoute l’épineux problème conjuguant le transport, la nourriture et l’hébergement, ainsi que nous l’a souligné une équipe d’agenceurs de magasins s’apprêtant à effecteur sa mission en région parisienne.

La reprise ainsi décrétée, que l’on soit en zone verte ou rouge, apporte son lot d’interrogations. Il nous est assuré que tout se passera bien si chacun respecte les consignes dictées. Certes, mais chaque humain a en tête que le virus guette, se cache partout, aussi minuscule que puissant qu’il est. Alors, il faut se garder de penser que tout est réglé comme du papier à musique. Le moindre écart, même involontaire, peut conduire à déséquilibrer les actuelles statistiques plutôt encourageantes sur le plan sanitaire. Et de ce fait, nous entraîner vers une nouvelle période de confinement.

Il faut avouer que ce serait bien regrettable pour nos personnels soignants toujours en combat et bien entendu pour nous-mêmes, alors que nous verrons arriver la période du solstice d’été. Là aussi, il y aurait de quoi avoir la boule au ventre…

Denis Philippe.