Sports – Le comité régional de ski réduit drastiquement son budget

Le comité du massif vosgien de ski sort d’une saison contrastée : l’enneigement catastrophique a généré une chute des licences mais les résultats internationaux sont excellents.

« Des moments sportifs exceptionnels pour nos athlètes de haut-niveau mais un enneigement catastrophique, une baisse de nos licenciés, des soucis financiers et la pandémie pour parachever le tout ». En quelques mots, le président Jean-Marc Villemin a pratiquement tout résumé de la saison 2019-2020, en assemblée générale du comité du massif vosgien de ski, samedi à Gérardmer.

Avec des résultats internationaux dans toutes les disciplines Adrien Backscheider et Delphine Claudel en fond, Julia Clair en saut, Antoine Gérard et Tom Rochat en combiné, Fabien Claude en biathlon avec son premier podium en coupe du Monde, Théo Sillon champion du Monde des juniors en Télémark, l’inusable Sylvain Dufour en snowboard et les fers de lance, Thibaut Favrot, 6e du slalom géant parallèle et Clément Noël 2e de la Coupe du Monde en slalom. En biathlon, la relève se dessine avec Emilien Claude et Paula Botet, médaillée au Mondiaux juniors.

« La meilleure saison sportive jamais réalisée » selon Jean-Paul Marx, le président durant 22 ans, de 1984 à 2006.

Des résultats que son successeur attribue à l’engagement de tous, des clubs à leurs dirigeants, en passant par les entraineurs, les commissions, les compétiteurs, les comités départementaux, les officiels, les bénévoles, les organisateurs de compétition et les CTS Annick Vaxelaire, Christian Meyer et Brice Guth. Des commissions où l’ancien Tricolore Maxime Laheurte succède à Régis André à la présidence du saut et combiné.

Derrière le pourvoyeur de talents, se cache un modèle, le pôle espoirs de Gérardmer, sur la base d’un travail partenarial entre l’Etat, l’éducation nationale, les écoles de ski et le comité régional.

Seulement voilà, le ski vosgien sort de l’hiver le moins enneigé depuis 30 ans, et son sinistre prédécesseur de la saison 1989-90.

Le nordique a pu sauver les meubles avec trois sites privilégiés : Lispach et son enneigement artificiel, le Breitfirst qui a même accueilli la coupe de France, et les Trois-Fours.

En revanche, l’alpin a dû se satisfaire de 8 courses régionales sur la centaine prévue, 3 dans les Vosges et 5 en… Suisse. Sans la moindre coupe des Vosges à se mettre sous la dent ! Ski loisir et sorties ont été quasi inexistants d’où une chute des licenciés.

8.913 adhérents au 31 mars dont 1317 compétiteurs, contre 9.652 adhérents en 2019 et 9.990 en 2018, où la communauté s’émouvait de tomber pour la première fois sous la barre des 10.000. La chute se chiffre à 10,47% (-671 titres ) pour les licences loisirs et -1,52 % pour les dirigeants/compétiteurs. Au plan national, le CSMV glisse de 4e en 5e position derrière Mont-Blanc (21.757), Savoie (14.916), Dauphiné (13.658) et Pyrénées Est (9.275).

Là dessus, la pandémie est venue stopper net la saison à la mi-mars. Les finales nationales ont été annulées dans l’ensemble des disciplines.

Latentes depuis trois ans, les difficultés financières sont aujourd’hui d’autant plus sensibles, deux des quinze commissions terminent sur un déficit : 10.218 euros pour le fond et 16.261 euros pour les licences. L’exercice s’achève sur un excédent de 72.160 euros, en nette baisse par rapport aux précédentes saisons. Des mesures drastiques ont été votées pour assurer l’avenir (lire encadré).

Pour préparer demain, une nouvelle commission a vu le jour, avec la volonté de créer des infrastructures adaptées : en alpin avec l’ambition d’organiser les championnats de France (épreuves techniques à Gérardmer), en nordique pour développer un site pour une pratique plurielle. Pour tenter de rester dans le sillon tracé par la FFS avec ses 124 podiums internationaux cette saison.

David Jeangeorges

Finances : des mesures drastiques

Le trésorier Daniel Koenig dresse un constat : "Le décalage structurel de certaines dépenses depuis de nombreuses années ajouté à une situation de départ confuse font que nous sommes dans une situation financière compliquée". Une baisse des recettes "due au manque de neige. De plus, comme tous les ans, la période estivale est compliquée en terme de trésorerie avec des dépenses incompressibles (salaires, prêts, stages) mais les rentrées (licences, subventions ) qui n’arrivent qu’à l’automne. Des rentrées tardives : impayés des clubs, retards de paiement de certains partenaires. et l'année comptable mai-avril est en décalage avec les institutionnels".

Pour parer au plus pressé, il a proposé de "négocier une ligne bancaire supplémentaire, s’assurer que les rentrées attendues arrivent dans des délais raisonnables, renoncer à toute embauche et réfléchir à réduire drastiquement les coûts de la structure et les frais généraux, souscrire un crédit de 100.000 à 200.000 euros sur 5 ans auprès du Crédit Mutuel, baisser la dotation du comité de 25 % pour les commissions, passer à une année comptable sur une année civile, du 1er janvier au 31 décembre et augmenter la contribution régionale".

Des mesures drastiques adoptées à 70 %, à bulletins secrets, par l’assemblée présente.

D.J.