Athlétisme – Pierre Beretta : “la Ville de Remiremont ne s’est jamais autant désengagée de son soutien financier”

L’assemblée générale d’Athlé Vosges Pays de Remiremont s’est déroulée dans la tribune du stade de Béchamp pour respecter le protocole sanitaire. Chaque place pouvant être occupée était marquée d’un carton collé sur le banc.

Les élus ont tenu à être présents : François Vannson, président du conseil départemental des Vosges, Christophe Naegelen, député, et Jean-Benoît Tisserand, maire de Remiremont. Un grand nombre d’athlètes étaient présents, parents et dirigeants.

Retrouvez les photographies de Jean-Claude Olczyk au pied de l’article.

 

Le rapport moral du président Pierre Beretta.

La contrainte de la crise sanitaire bouscule nos habitudes avec cette assemblée à la fois tardive et particulière puisque nous avons été obligés à nous adapter, à délaisser notre belle salle du centre culturel. Nous avons été condamnés à programmer 3 mois en retard nos assises annuelles. On espère de toutes forces retrouver rapidement nos bonnes habitudes. Avant de démarrer nos bilans, il n’est pas inutile de rappeler que nous faisons le bilan de la période allant du 1er septembre 2019 au 31 août 2020. Dans les conditions que tout le monde connait maintenant, force est d’accepter que si la saison 2019 fut une saison « incroyable et exceptionnelle », celle qui vient de s’achever n’ aura pas eu –hélas- la même saveur.

UNE SAISON À OUBLIER, mais la faute n’en incombera pas aux athlètes ou à leurs dirigeants qui au contraire ont été très courageux. La faute en revient à ce virus qui nous a amputé de la fin de saison hivernale, de toute la saison estivale et a engendré une reprise chaotique, décourageant les athlètes qui, au moment où la crise sanitaire repartait à l’automne, ont de nouveau été privés de stade et de compétitions. Découragés, certains de ceux qui ont vu leurs efforts anéantis n’ont pas eu envie de reprendre l’athlé en septembre. Enfin, la reprise pandémique de novembre/décembre a engendré des réticences parentales pour confirmer l’engagement de leurs enfants par la prise de licence.

 

UNE SAISON À OUBLIER puisque les travaux au stade ont pris beaucoup de retard. Sans doute que la méthode n’était pas la meilleure possible car si le club a toujours eu une écoute municipale attentive
à ses remarques dont on a toujours tenu compte (Merci Jean-Charles, alors adjoint aux sports, Julien du service des sports, Jean le référent FFA et Mme Ravet des services techniques), celles-ci sont toujours arrivées a posteriori quand nous constations des déficiences sur l’avancée des travaux. Il fallait a priori nous faire confiance, nous mettre dans la boucle dès les premières ébauches et ne pas nous montrer des plans – où les erreurs s’étaient multipliées – juste à la veille du démarrage du chantier. Je repense à l’incroyable affaire du sautoir à la perche : si ce tapis, encore en très bon état, n’avait pas été mis à la benne sans nous consulter, on n’en serait pas aujourd’hui à guetter toujours la mise aux normes de cette aire-là. Il fallait tout simplement associer les utilisateurs aux réunions de chantier.

 

UNE SAISON À OUBLIER car vous l’aurez compris, le club aura été privé d’installations durant 13 mois. A cela s’est sur-ajouté la crise sanitaire. Ce fut très très dur de devoir s‘entrainer sur le simple terrain stabilisé durant de trop longues semaines, juste avant d’être confinés. Et malgré nos efforts pour garder le lien et le suivi avec nos athlètes, beaucoup se sont perdus en route…

Prenant notre mal en patience, l’inauguration a été faite par M. le Maire le vendredi 25 septembre 2020. M. Hingray souhaitait une personnalité pour son inauguration. Il nous a fait confiance et j’ai donc oeuvré pour la venue de Pascal Martinot-Lagarde en initiant une synergie avec les villes d’Epinal et de Corcieux concernées elles aussi par leur propres inaugurations.

La ville a adhéré à ce projet de mutualisation intelligente et de partenariat et elle a financé une partie de la prestation. C’est un exemple à suivre: s’appuyer sur les dirigeants et les accompagner financièrement pour monter un projet. Cela s’appelle un ticket gagnant-gagnant. Tel a été le cas. Ainsi ce grand champion, très disponible et aux belles valeurs, a passé toute la journée sur le stade avec les enfants des écoles. Avec la ville, nous avons pu offrir une belle soirée aux adhérents du club avec notre médaillé mondial entièrement à l’écoute et pas avare
en autographes et selfies.

Donc le stade enfin terminé cet automne donne toute satisfaction. Il sera un bel outil de travail et il a été testé avec succès et commentaires élogieux le 20 septembre 2020 lors du championnat des Vosges.

Cela n’empêchera pas de penser ce que tout le monde a bien compris – y compris les visiteurs – qu’au regard de l’ampleur du chantier, les 8 couloirs étaient jouables pour le même tarif d’ 1 300 000 € TTC.

 

UNE SAISON À OUBLIER enfin car la Ville de Remiremont ne s’est jamais autant désengagée de son soutien financier au fonctionnement des clubs sportifs romarimontains. Du jamais vu depuis 1991 (44 000 Francs, soit plus de 6 700 €…) : une subvention de 2 250 € cette année, moitié moins qu’en 2019 (4 490 €) quand nous avions encore 6 600 € en 2016, après un pic en 2008 à plus de 10 000 €.

Démoralisant, indigne et affligeant. Avec moins de 4% de notre budget, on ne peut pas dire que l’on vit aux crochets de notre collectivité. Le village de Taintrux fait mieux pour son club d’une trentaine de licenciés alors que nos amis de Mirecourt perçoivent près de 6 000 € de leur ville pour 100 licenciés de moins. Et que l’on cesse de nous imputer les aides indirectes sans jamais mettre en regard la plus-value apportée par nos bénévoles, d’autant qu’en cette année 2020 – sans stade, ni
compétition, ni Corrida, ni gymnase – nous n’avons guère coûté, ni mobilisé les services de la Ville !

On a toujours cette impression nauséeuse d’être une charge pour la collectivité alors qu’au contraire tout le mouvement sportif est une vraie richesse à choyer et accompagner.

Je le dis tout net, on ne pourra pas encore tenir longtemps et je n’ai pas l’intention que le club fasse la manche en vendant des sapins de Noël, des calendriers, des chocolats, du comté ou des goodies à longueur d’année. Je dirai stop avant.

Toute notre énergie – surtout en ce moment – doit se centrer sur l’encadrement et l’accueil de nos adhérents, sur les compétitions et sur leur organisation et ne pas se disperser à chercher à nous financer autrement que par les cotisations des adhérents, les diverses aides et nos recettes de manifestations sportives.

 

• Soit la Ville de Remiremont se dote d’un véritable et ambitieux projet sportif et soutient décemment ses clubs dans leur fonctionnement.

• Soit elle laisse filer, mais alors elle pèse de tout son poids pour nous faire rentrer dans la compétence CCPVM dont j’ai demandé à rencontrer la Présidente.

• Soit elle laisse filer sans rien faire et la piste du stade sonnera vite le creux sans les cris de joie des jeunes du club ou les encouragements des supporters. Je n’ai pas l’intention de m’accrocher à ce club si une véritable volonté de soutien (municipal ou intercommunal) dotée d’un projet sportif (que personne ne connait à ce jour) n’apparait pas nettement et rapidement dans cette olympiade !

 

Nous avons pu échanger récemment et sereinement sur le sujet il y a quelques semaine avec M. le Maire. Nous aimerions tellement ne pas avoir à faire payer à nos licenciés le désengagement communal en leur imposant une forte hausse de leur cotisation.

Dans ce marasme, nous tenons et nous nous devons de féliciter la commune de St-Nabord qui a apporté une éclaircie avec une aide de 1 000 € au club et nos remerciements sincères accompagnent cet engagement à nos côtés.

Heureusement nos bénévoles sont toujours là. Ils donnent à la collectivité près de 80 000 € de temps d’encadrement, de compétences mises à disposition et d’accompagnement sur tous les terrains ou de nombreuses heures de bénévolat sur les évènements.

Alors oui, je suis fier de ces bénévoles-là, je suis fier que, malgré la crise sanitaire, notre club puisse continuer à encadrer jeunes et moins jeunes en nous adaptant en permanence.

Je suis fier de tous nos adhérents et je suis fier d’Athlé vosges Pays de Remiremont ! Avec Athlé Vosges Pays de Remiremont, « Je vois la vie en Vosges », je vois la vie en Athlé Vosges.

Vive Athlé Vosges. Vive Athlé Vosges Pays de Remiremont.