Massif des Vosges : Limiter la vitesse et le bruit !

Les riverains et les défenseurs du massif en ont ras-le-bol ! Ils alertent depuis plus de 2 ans et ils ne voient rien changer. Ils étaient environ 150 ce matin au Col de la Schlucht sous la pluie pour manifester contre la vitesse, le bruit, les nuisances qu’engendre une très forte fréquentation.

Daniel Arnould est riverain, il commente très fermement : « Trop de monde, trop de bruit ! Et en plus pas de respect, pas de politesse, les raquettes jusque sur le goudron et ils vous bousculent si vous êtes sur leur passage. Surtout depuis la Covid, c’est la ruée ! Un peu comme quand on lâche les vaches au pré au printemps après un hiver enfermé ! ».

La route des Crêtes fermée aux moteurs.

Après deux ans à signaler que certains week-ends, le bruit n’est pas tenable pour les riverains, que la biodiversité est menacée et on le voit, le grand tétras est sur le point de disparaître, Dominique Humbert, porte-parole de plusieurs collectifs et associations du Massif des Vosges, demande des actes : des limitations de vitesse, des mesures de bruit et de vitesse, des contrôles, et la fermeture du tronçon de la route des Crêtes aux moteurs. On y va à pied et à vélo

Le massif n’est pas un parc d’attraction.

« Il y a de plus en plus de projets comme la Via ferrata au Tanet, les sites de Bike Parc qui se multiplient, … qui n’ont rien à faire dans les Vosges, explique-t-il. Qu’on fasse ces équipements sur des friches ! On utilise le Massif comme un terrain de jeux. Les Offices de tourisme appliquent une politique de Parc d’attractions. Il faut se poser la question de ce qu’on veut. Est-ce qu’on veut valoriser le Massif tel qu’il est en tant que milieu naturel ou en faire un Disneyland ? ».

Moins de places de parking, plus de limites de vitesse.

« Le milieu se dégrade, l’arnica aussi, la biodiversité s’affaiblit et les riverains n’en peuvent plus ». Il préconise « que les offices de tourisme vendent plutôt le Massif comme une terre de découverte nature. Qu’on diminue les places de parking pour que les gens utilisent la navette. Quand c’est plein, on ne monte plus. Et il faudrait aussi que les maires des communes environnantes aménagent des ralentisseurs et des zones 30. Ça dissuaderait ceux qui viennent faire du sport ».

Un article du code contre les nuisances sonores.

Le Club Alpin Français du Bas-Rhin précise qu’un courrier a été envoyé à la préfecture de Région (67) avec copie à la Collectivité Européenne d’Alsace, sans réponse à ce jour. Un 2e signalement a été fait en référence à l’article 318-3 du code de la route contre les nuisances sonores et les échappements non réglementaires.

Juste respecter la loi.

« La réponse a été l’installation d’un radar méduse pour une action pédagogique et on nous parle de concertation avec les motards. Pour savoir s’ils acceptent de respecter le code de la route et de limiter la pollution atmosphérique qui en découle ? s’insurge Pierre Loth, président du CAF du Bas-Rhin. On en a ras-le bol, complètement ! Quand on parle avec les gendarmes, ils nous disent qu’ils n’ont pas de sonomètre, et pas non plus les consignes de contrôles ».

Préserver vraiment la quiétude.

Pour les défenseurs du Massif, la quiétude attitude s’apparente surtout au Greenwashing et SOS Massif des Vosges parle même de demander la dissolution du Parc naturel du Massif des Vosges « qui n’est pas dans son rôle de préservation, estiment-ils, c’est un office de tourisme déguisé ». Par contre, ils sont favorables à la conservation des postes de préservation et sauvegarde de la nature de type Natura 2000.

Brigitte Boulay.