Elu maire pour la première fois en mars 1989, François Cunat a toujours été réélu en 1995, 2001, 2008 et 2014. Un record pour une commune de 2.000 habitants. En 2020, le maire de Ramonchamp, qui aura alors 74 ans, ne briguera pas un sixième mandat.
- Rappelez nous les conditions dans lesquelles vous avez été élu pour la première fois ?
- J’ai d’abord été élu en candidat libre en 1983, j’avais 37 ans. Un candidat de la liste de Marcel Jeanmougin a tellement été barré au premier tour qu’il a fallu revoter au deuxième tour pour une place. C’était encore l’époque du panachage. Je me suis présenté avec trois autres candidats. J’ai été élu avec 50 % des voix. En 1989, j’étais en désaccord sur un certain nombre d’orientations, j’ai mis deux ans à constituer ma propre liste de 19 candidats. Au premier tour, avec deux listes, le maire sortant a eu neuf élus et notre équipe cinq élus puis on a raflé les cinq autres places au deuxième tour. Un de nos candidats a été élu avec seulement trois voix d’avance sur le mieux placé des cinq candidats adverses. Avec 10 élus contre 9 pour Marcel Jeanmougin, les premiers mois ont été assez tendus puis l’équipe en face s’est délitée et l’ancien maire est décédé en 1990.

- Comment avez-vous été réélu lors des élections suivantes ?
En 1995, face à la liste adverse, nous avons passé nos 19 candidats au premier tour. En 2001 et 2008, nous étions la seule liste en compétition face à quelques candidats libres. Toute notre équipe a été élue. En 2014, par scrutin de liste cette fois dans les communes de plus de 1.000 habitants, nous formions la seule liste.

- Comment expliquez vous une telle longévité dans la fonction ?
- D’abord, j’ai la passion sinon on s’arrêterait. Ensuite, j’ai toujours été entouré de bonnes équipes. Un atout considérable, nous sommes la seule commune de la vallée à ne pas perdre d’habitants, les taux d’imposition sont relativement bas, les moins élevés de la vallée en tout cas. On mène une politique active de l’urbanisme avec la création de lotissements. Suite à la fermeture d’usines textiles, on a saisi l’opportunité d’acheter des terrains à des prix extrêmement. On a créé plusieurs équipements pour attirer de nouveaux habitants, notre premier chantier fut l’école maternelle en 1990 puis en 1995 la salle de sports qui est très fréquentée et ensuite, le restaurant scolaire au début des années 2000. On offre à la fois des équipements et des services aux familles. On s’est beaucoup occupé des après-faillites et c’est ainsi que Villemard s’est installé à Ramonchamp où ils avaient besoin de se développer : un nouveau bâtiment a été financé un tiers par la commune de Rupt-sur-Moselle et deux tiers par celle de Ramonchamp. Quand nous avons revendu, chaque commune a récupéré sa part. On a aidé aussi Koch à s’installer.

- Vous trouvez du temps à consacrer à votre vie privée ?
- Je ne suis pas beaucoup à la maison mais je trouve le temps pour mes passions : le jardinage et les champignons quand il y en a. Quand je le peux, je trouve quelques jours pour partir en vacances. J’aime aussi retrouver nos 3 enfants et 7 petits enfants, deux ne sont pas très loin, à Rupt-sur-Moselle et à Eloyes. Le troisième enfant est installé près de Rennes, nos petits-filles nous rendent visite pour la première semaine des vacances d’avril.
- Avec combien d’élus différents avez-vous travaillé au sein de votre conseil municipal ?
- Je n’ai pas compté mais je le ferai pour la cérémonie des voeux de 2020.
- Quelles sont vos fiertés de maire ?
- Ce qu’on a pu faire mais sans plus car un élu n’est pas là pour se servir.
- Des regrets ?
- Il y en a dans toutes les vies mais les satisfactions sont plus nombreuses.
- Vos meilleurs souvenirs de maire ?
- La première élection de notre liste en 1989 et l’élection suivante en 1995 où nous avons été élus sur ce que nous avons fait et réalisé. Les premiers mandats, c’était encore la bonne époque, celle où nous pouvions organieré des réunions en soirée avec l’administration. Aujourd’hui, un maire doit être disponible dans la journée, c’est incompatible avec une activité professionnelle.
- Vos pires souvenirs de maire ?
- Des décès suite aux accidents de la route, la fille d’une candidate est morte quelques jours avant un scrutin. Et des crimes avec deux propriétaires assassinées par la locataire puis l’affaire Delecluse.
- Des souhaits pour l’avenir ?
- Que Ramonchamp continue à bien se porter et à travailler dans le même sens.
- Vous occupez également d’autres mandats ?
- Un mandat de 2004 à 2011 de conseil général du canton du Thillot après une triangulaire. Dans une vallée ancrée à droite, c’est la seule chance d’être élu pour un homme de centre gauche mais aujourd’hui je me sens plutôt proche du pouvoir actuel. J’avais d’ailleurs signé pour la candidature d’Emmanuel Macron, peu de maires l’ont fait dans le département. J’ai également été président de la com’com des Mynes jusqu’à sa fusion avec la com’com des Ballons et actuellement, tout en conservant une grande liberté au sein de la com com, je suis vice-président en charge de l’économie. Mon passé professionnel dans le privé est un avantage, je connais les deux facettes du privé et du public.
- D’autre maires ont été élus aussi longtemps dans la commune ?
- La plus longue durée de mandat à Ramonchamp, c’était 25 ans de 1896 à 1921, pour Iwan Imbert, l’ancien directeur de la filature des SFK.
- Serez-vous à nouveau candidat en 2020 ?
- Non parce qu’après 31 ans de mandat, il est temps de consacrer du temps à ma famille. Actuellement, je prépare ceux qui seront candidats pour me succéder.
Propos recueillis par David Jeangeorges.
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