Pas facile pour le maire Jean Hingray de contourner l’obstacle. Afin d’acter au final le sort des biens contenus dans cette espace des halles, il a été convenu, sur les conseils de l’avocat de la ville, de signer un protocole d’accord avec le GIE (Groupement d’Intérêt Economique) qui occupait les lieux. Ceci afin de mettre définitivement fin au bail commercial et ce, dans les meilleures conditions de sécurité juridique et de prévention de tout contentieux. D’autre part, il appartient à la ville d’acheter une partie du matériel permettant de relancer une exploitation publique et en régie du marché couvert. Un sujet qui a entraîné un nouveau débat au conseil municipal de lundi soir où les élus des oppositions sont remontés au créneau. De manière inévitable…
Dans le second point évoqué, il s’agit des équipements dissociés du bâti et qui reviennent intégralement à la Ville, ainsi que le rappelait Jean Hingray. Cela concerne notamment le groupe du froid, les frigos, le système électrique, les parties portes automatiques, ou encore le carrelage, autant d’équipements servant à l’exploitation commerciale. Ces biens sont principalement les luminaires et structures métalliques les supportant, le système de vidéo-protection et le petit mobilier, le tout cédé contre la somme de 48.000 € TTC, sachant que le prix initial payé par le GIE était de 64.856 € TTC.
Dès lors, c’est Dominique Schlesinger qui lance le débat : « Monsieur le Maire, vous nous aviez dit que les Halles ne coûteraient rien à la Collectivité. Je suis surprise du montant annoncé. 48.000 €, ce n’est pas rien. Vous êtes rattrapé par la tournure des événements ». La conseillère municipale formule ensuite différentes propositions pour le devenir des halles avec notamment le retour à un lieu d’animation ou encore une halte-garderie…
Des produits locaux en seconde chance
Pour Hugues Laine, « c’est une surprise que l’on soit amené à racheter des équipements. Vous nous aviez assurés qu’il n’y aurait pas de soucis ». Janine Ratsimihah a pour sa part traduit : «vous nous avez bien bernés ». Le maire a fait valoir que l’investissement majeur avait été réalisé par les précédents occupants, tout en expliquant : « 48.000 €, ce n’est pas grave par rapport aux 720.000 € que le G.I.E. a investi ». A Jean Hingray de poursuivre encore : « le marché couvert est un système revenu à la mode dans différentes villes comme à Epinal. Les gens sont en attente de produits locaux avec des prix raisonnables. Des producteurs sont prêts à s’installer ici ».
Des propos qui cependant n’ont pas attisé le débat. A Dominique Schlesinger de rependre la parole : « Mr. Le maire, on fait des expériences et on en tire des leçons. Vous semblez vous satisfaire de votre premier échec. Et puis, ce serait bien de soutenir les commerces de Remiremont plutôt que d’aller chercher des nouveaux étals ». Réplique de Jean Hingray : « vous êtes vent debout contre ce nouveau projet ». Ce à quoi Dominique Schlesinger répondra encore : « il n’y a pas de quoi se glorifier d’avoir fait dépenser 720.000 € à des personnes pour qui ça n’a pas marché. Chat échaudé craint l’eau froide ».
Jean Hingray conclura « il n’y a pas de producteurs locaux sur Remiremont. C’est une seconde chance pour le marché couvert. Il faut y aller ! ». C’est en ce sens que la réouverture est prévue en mars prochain.
Article de Denis Philippe.