Bastien Poirrier et Clément Christmann étaient naturellement au dessus du lot, dans le team-sprint en ouverture de la saison, hier matin sur le gisement de neige de La Bresse.

Alors que la pluie a réduit à portion congrue l’enneigement du massif vosgien, il en subsiste un beau gisement sur le Tour des Roches, dans la vallée du Chajoux. Véritable piège à neige, celui-ci continue de justifier pleinement son appellation à la faveur de la production à la fois naturelle et artificielle. Il a fait le bonheur de l’ensemble des catégories des U9 aux seniors, ce samedi matin à La Bresse, à l’occasion de l’ouverture de la coupe des Vosges-Crédit Mutuel. En amont, le travail des bénévoles du club bressaud a délivré de bonnes conditions de ski. Ceux-ci en ont été justement récompensés à travers une confortable affluence et en réunissant ce qui se fait de mieux dans les Vosges avec Delphine Claudel, 13e une semaine plus tôt en coupe du Monde à Davos, et Bastien Poirrier, l’un des cadors français des longues distances.

Aussi à l’aise sur la chevauchée au long cours que sur l’effort court et intense, le Belfortain du SC Ranspach signait le meilleur temps du sprint de qualification, devant ses camarades de club Clément Christmann et Antonin Schoeffel. Les Vosgiens, emmenés par le Bressaud Igor Cuny 4e, étaient bien forcés d’admettre la supériorité des protégés de Jérémy Weibel.

Dans la mesure où les deux hommes les plus rapides allaient ensuite former tandem, leur victoire était écrite d’avance sur le team-sprint. “Je prends le départ et j’ai mis le rythme pour faire tout de suite l’écart. Celui-ci s’est creusé rapidement. J’ai toujours aimé le sprint. J’y ai quand même obtenu un titre de champion de France” confiait Bastien Poirrier.

Si bien que l’intérêt de la course s’est déplacé sur la conquête de la deuxième place. Elle a tourné au duel entre Bressauds pour revenir à une équipe mixte, avec Delphine Claudel, associée à Jérémy Arnould. Igor Cuny et Steven Savart complètent le podium.

Delphine Claudel a mis à profit une pause dans son calendrier pour s’offrir l’opportunité, rare désormais, de courir dans ses Vosges natales. “C’est mon club formateur, je lui dois beaucoup et je tenais à cette occasion de retrouver tous ceux que j’a bien connu, ici, chez les jeunes”. Sans tarder, ses obligations reprendront le dessus, la Bressaude renouera dans une semaine avec la coupe du Monde, pour l’ouverture du Tour de ski, à Lenzerheide (10 km skating). Elle l’abordera avec des ambitions nourries par sa progression régulière dans la hiérarchie. “Au classement du Tour de ski, j’espère terminer dans les 30 premières. Sur les courses, je viserai le top 15. Je n’y vais pas pour faire de la figuration”.

Pas de Tour de ski pour Bastien Poirrier, mais une autre élite mondiale, celle de la Visma Skis Classics, avec son nouveau team. “Toute la saison se déroule en classique, c’est fait pour les pousseurs, et le niveau y est dingue. Je prends un nouveau départ dans ma carrière, il me faut des repères pour progresser”.

Même s’il a tiré un trait sur la coupe de France, il n’aurait pas déplu au Ranspachois d’adoption d’honorer l’étape du Markstein, organisée par son club le 12 janvier. “Seulement, elle tombera en même temps que ma prochaine épreuve de la Visma, le 11 janvier en Autriche. Je ne peux pas permettre de faire l’impasse, il y a douze courses au calendrier de la Visma et nous avons choisi d’en faire neuf. Mon ambition, c’est de rentrer dans les vingt premiers. 25e la semaine dernière à La Venosta, je m’en rapproche avec l’espoir de marquer des gros points”.

Pas de coupe de France non plus pour Clément Christmann. Le Comité de ski du massif vosgien a fait le choix économique d’y emmener uniquement sa relève de sorte que les Vosges ont disparu des rangs des seniors. ”Déjà la saison dernière, c’est grâce à mon club que j’ai pu participer à la coupe de France” rappelle le Ranspachois qui a donc entouré d’un trait rouge la seule manche vosgienne du circuit national, a fortiori dans son fief du Markstein.

Vainqueur de la coupe des Vosges-Crédit Mutuel, ces deux dernières saisons, le gaillard ne fait cependant pas une priorité de la passe de trois. “J’entraîne les jeunes du club, une vingtaine de garçons et filles à partir des U13, que j’irai encadrer sur leurs courses. Je vais également participer à des longues distances, avec les deux versions de la Transjurassienne, puis la Savoyarde, sans oublier le championnat de France des clubs. Je ne courrai pas toujours ici”. Alors qu’il n’a plus rien à prouver dans le massif vosgien, Clément Christmann entend bien varier les plaisirs.

David Jeangeorges.

NB : les classements ne nous avaient pas été communiqués à l’heure où nous  avons publié ce compte-rendu.