Ainsi que nous l’a montré l’un de nos lecteurs, supers et hypermarchés du secteur romarimontain demeuraient pris d’assaut à quelques heures de la déclaration du Président de la République. « Nous sommes en guerre » a répété à six reprises le Chef de l’État. Une guerre du « chacun pour soi » avant celle du « chacun chez soi », à en juger le comportement d’un grand nombre de clients dans les grandes surfaces dont les parkings demeuraient archi-pleins, face à leurs rayons entièrement dévalisés dans le même temps…
Des scènes qui se répétaient partout à la ronde autour de Remiremont. Faire ses courses imposait d’avoir beaucoup de sang-froid au vu du comportement d’un bon nombre de personnes qui allaient même jusqu’à se plaindre aux différents personnels s’activant ici et là dans les rayons et allées des magasins. Un comportement parfois ubuesque de la part de certains clients qui n’hésitaient pas jusqu’à s’approprier, à la barbe et au nez de son voisin, les dernières denrées encore disponibles.
Un vent de panique général associé à des droits de « passe-passe » que beaucoup s’octroyaient sans pitié, des comportements parfois affligeants, rien ne semblait plus important que de ressortir avec un caddie plein à ras-bord. Et je ne vous parle pas de l’attitude de ces mêmes personnes lors de leur passage en caisse. Un comportement à la limite de l’odieux dans certains cas, considérant que l’hôte ou l’hôtesse de caisse à la bouche couverte d’un masque n’allait pas assez vite… Un personnel qui pourtant déployait tous les moyens pour faire au mieux, le sourire habituel en prime, mais un sourire que personne ne remarquait, car seule comptait la valeur d’un caddie débordant de victuailles.
Faire ses courses consistait en un véritable état de siège. Ubuesque et affligeant en regard de certaines scènes perçues. Et à l’extérieur, la situation demeurait la même à la station-service de la grande surface où l’on s’impatientait de faire cette fois un plein de carburant. Pour sûr, chacun est désormais armé pour une bonne période de confinement. Placards et réservoirs ont volume à voir venir les choses. Une clientèle estimant avoir ainsi accompli les bons gestes en agissant de cette manière. Ils sont comme ça les citoyens consommateurs. Ah, la citoyenneté, parlons-en : si les urnes avaient été remplies à la hauteur des caddies, la question du second tour des municipales ne se poserait plus aujourd’hui !
Denis Philippe.
