Remiremont – Deux entités de la ville, chargées d’histoire, touchées par l’incendie

C’est une émotion pesante qui se faisait ressentir en cette journée de jeudi alors que les odeurs d’une âpre fumée se répandait encore sur la place Jules Méline.  L’incendie a en effet touché deux anciennes entités de la ville, le bar « Le Mississippi », tenu depuis plus de 32 années par Stéphane Roussel, ainsi que le magasin d’exposition « Chatton Motorcycles », connu dans toute la région et dont la partie hall d’exposition venait d’être refaite à neuf. Petit retour en arrière…

Ainsi que devra le confirmer l’enquête en cours, l’incendie aurait pris naissance dans le niveau supérieur du bar « Le Mississippi » en atteignant rapidement la toiture. Un drame survenu en seconde partie de nuit pour des raisons restant à déterminer. C’est tout un pan de vie romarimontaine qui est ainsi mis à bas avec l’anéantissement de ce bar. Un lieu repris depuis 1987 par Stéphane Roussel et son épouse Sylvie. Jusqu’alors nommé « La Brasserie Nouvelle », le couple donna une nouvelle orientation au bar en le baptisant « Le Bol d’Or », une dénomination destinée à faire venir une clientèle nouvelle, d’autant que Stéphane était déjà particulièrement connu dans le milieu, pour avoir exercé aux côtés de son père dans un établissement gérômois.

A Remiremont, « Le Bol d’Or » étant devenu un lieu incontournable, quatre années plus tard, soit en 1991, le couple Roussel prend alors la décision d’impulser une ère nouvelle au lieu. Le bar subit une métamorphose complète orientée sur le thème de la Nouvelle Orléans et un décor « Louisiane ». C’est ainsi qu’est né « Le Mississippi », plus communément nommé « Le Miss «  par la clientèle. Alors que Sylvie a repris depuis 5 ans un restaurant au Val d’Ajol (La Cocotte), Stéphane Roussel a désormais dépassé le cap de 32 années de présence place Jules Méline. Il s’agit du plus ancien cafetier de la cité des chanoinesses.

S’il reçoit aujourd’hui de nombreuses marques de soutien, le mois de mars ne l’aura cependant pas épargné : le 1er, il a eu la douleur de perdre son frère Jean-Marie,  le 14 est survenue la décision gouvernementale de fermeture des bars et cette nuit du 18 au 19 mars vient de mettre à bas l’aventure romarimontaine.

L’épopée Chatton ancrée sur cette place.

Du côté des cycles Chatton, c’est une véritable histoire de famille qui a débuté en 1939 où Marcel Chatton ouvre une boutique rue de la Xavée baptisée « A la Petite Reine ».  Une enseigne assurant dès lors la réparation des cycles et qui évolue au fil des décennies pour devenir « Chez Marcel Chatton », puis « Motos Cycles Chatton et Fils ». Ensuite, c’est à la fin des années 1970 qu’apparaît la dénomination « Chatton Motorcycles ».

Place Jules Méline, la famille Chatton se fait aussi connaître en reprenant le garage central, y vendant d’abord des « Panhard » avant de devenir distributeur de la marque Renault. A l’époque, le lieu est également équipé d’une station-service délivrant le carburant « Azur ». C’est en 1980 que la partie cycles et motos rejoint la place Jules Méline, offrant une véritable vitrine au monde du « deux roues ». Une adresse de grande réputation où se côtoient tous les modèles évolutifs : vélos de ville, VTT, vélos à assistance électriques et désormais scooters de dernière génération, quads et grosses cylindrées.

Récemment, « Chatton Motorcycles » a engagé d’importants travaux de rénovation dans sa surface d’exposition. En ce mois de mars, y était exposée l’étonnante Yamaha Motoroïd. C’est d’ailleurs pour les 50 ans de partenariat avec la marque Yamaha que le magasin avait fait peau neuve, y associant aussi un nouveau hall de vente.

Article de Denis Philippe.